Entretien réalisé par Etienne Krieger le 29 janvier 2021

Il suffit d’échanger quelques phrases avec Domitille Fehrenbach pour être d’emblée captivé par son parcours, sa culture, ses convictions et ses innombrables interrogations. Proactive et contemplative, Domitille est un oxymore pétri d’humanisme et de confiance dans l’altérité. Son action en faveur d’un meilleur accompagnement des jeunes neuroatypiques est en tous points remarquable. La création et le développement de la Communauté Associative Pour les jeunes neuro-Uniques (CAPU) ont requis une vision, des soutiens, une pugnacité et des talents de négociation que l’on imagine a priori davantage incarnés par un(e) scientifique au sommet de sa carrière, rompu(e) aux rouages administratifs. Or Domitille a accompli cela à vingt ans, comme une évidence et sans une once d’arrogance. CAPU, une structure créée « par des jeunes pour des jeunes » : remarquable changement de paradigme… Sa vision de l’entrepreneuriat et de l’innovation est toute aussi féconde puisque Domitille explore avec bonheur l’hybridation entre de nombreuses disciplines artistiques et scientifiques. On ne peut qu’être admiratif d’un parcours et d’une personnalité aussi remarquables, où le chemin est aussi important que le but.

Bon voyage et bonne lecture !

Just a few sentences exchanged with Domitille Fehrenbach are enough to be immediately captivated by her journey, her culture, her beliefs, and her countless questions. Proactive and contemplative, Domitille is an oxymoron imbued with humanism and trust in otherness. Her efforts to improve support for young neurodiverse individuals are truly remarkable. The creation and development of the Associative Community for Unique Minds (CAPU) required a vision, support, determination, and negotiation skills that one would typically associate with a seasoned scientist at the peak of their career, well-versed in administrative intricacies. However, Domitille accomplished this at the age of twenty, with a sense of purpose and without a hint of arrogance. CAPU, a structure created « by young people for young people »: a remarkable paradigm shift… Her perspective on entrepreneurship and innovation is equally fruitful as Domitille joyfully explores the hybridization between numerous artistic and scientific disciplines. One cannot help but admire such an extraordinary journey and personality, where the path is as significant as the destination.

Bon voyage and happy reading!

eK

Votre parcours et votre activité actuelle

Diplômée du Collège Universitaire de Sciences Po Paris, je suis en Master 1 de Politiques Publiques en spécialisation Culture au sein de la même institution. Passionnée par le monde de la production cinématographique depuis mes treize ans, c’est en considérant l’art d’abord comme miroir du monde que j’ai voulu en premier lieu mieux apprivoiser ses enjeux par une scolarité à l’IEP de Paris. À l’aube d’une année de césure que je souhaite, à la suite de quelques expériences professionnelles, dans le domaine audiovisuel notamment sur le documentaire Arte “Un Opéra pour un Empire”, inscrire dans la continuité de ces aspirations cette voie professionnelle reste donc le fil rouge de mon parcours académique, en dépit de mes mouvances entrepreneuriales davantage orientées vers le domaine de la santé, qui se sont manifestées à partir de la fin 2018. 

C’est à ce moment-là en effet que je créai l’association CAPU, qui vise la prise en charge des adolescents et jeunes adultes dits neuro-atypiques, plus particulièrement les « haut potentiel », ces anciennement dénommés « surdoués », avec une attention toute particulière accordée aux troubles associés (troubles dys, troubles du spectre autistique, troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité), et dérivés (troubles de l’humeur, obsessionnels compulsifs, du comportement alimentaire) de cette différence neuro-physiologique. 

Aujourd’hui, l’association CAPU, une structure d’abord par des jeunes et pour des jeunes, a inauguré sa ligne téléphonique d’écoute, et s’apprête en septembre 2021 à ouvrir ses premiers locaux accueillant des professionnels du monde médical et paramédical qui se mettent au service de ces jeunes pépites, afin que ces dernières, par un apprivoisement optimal de leur spécificité, puissent en tirer le meilleur au quotidien. Si mon engagement s’est ainsi tourné vers les handicaps dits « invisibles », il a également été le terreau de l’idée de mon projet d’entreprise s’inscrivant dans le domaine de la nutrition, et dont le cœur mûrit actuellement au centre de l’entrepreneuriat de SciencesPo en attendant une possible admission en incubation en juillet. 

D’un point de vue personnel, la construction de projet a été un formidable coach en terme de résilience, et plus encore « d’Antifragility », concept que Nassim Taieb définit par les termes suivants, figurant au-dessus de mon lit : « Antifragility is beyond resilience or robustness. The resilient resists shocks and stays the same; the Antifragile gets better ». Si l’entrepreneuriat constitue avant tout une réponse à des challenges extérieurs, il pose donc aussi ses fondations dans le champ des challenges intérieurs… une formidable école de vie !

L’art, la science, l’innovation et vous

Il me semble que c’est dans leur dimension sociale que l’art et la science se rencontrent, dans leur aspect thérapeutique même. Il est difficile, à seulement 21 ans, de proposer une articulation éclairée entre ces trois domaines. Mais il me paraît non contestable que l’innovation provient de la capacité à tisser des liens entre des champs de connaissances et de compétences déjà explorés. Si l’on considère les passages piétons déjà bâtis dans la Rome ancienne, où encore le lien entre les cours de calligraphie suivis par Steve Jobs en décrochage académique et le design unique d’Apple, l’on peut constater qu’aujourd’hui, l’innovation n’est plus linéaire, mais bien arborescente. Pour mon association par exemple, l’importance de la mise en valeur des talents et du sentiment d’utilité de chaque jeune nous mène actuellement à l’établissement d’un partenariat avec la start-up d’upcycling design Rue Rangoli, dont j’ai rencontré la fondatrice au détour d’une académie d’entrepreneuriat tenue à distance par HEC sous la direction d’Étienne Krieger. Innover, c’est donc saisir les chances et les opportunités partout où l’on peut, pour les tisser sous forme d’une dentelle hétéroclite d’une richesse infinie. 

L’idée, autant qu’elle vient à nous, fait partie de nous. Pour CAPU comme pour mon projet d’entreprise, ce sont des constats d’abord dans mon environnement familial comme amical qui ont été les pierres angulaires de mes engagements, que j’ai ensuite pu transposer à une échelle sociale plus large. Le plus important reste donc d’ouvrir le regard. À l’époque des portables, où l’on arpente les rues la tête baissée, il est bien souvent difficile d’apprendre à lever les yeux pour s’emplir de la richesse de ce qui nous entoure. Lorsque j’étais en échange universitaire à Heidelberg en Allemagne par exemple, ce n’est qu’au bout d’une poignée de mois que j’ai haussé le regard et pu admirer le patchwork de styles architecturaux qui défilait le long de la « Hauptstrasse ». Alors, au quotidien, n’oublions jamais d’élargir notre champ de vision ! 

L’association CAPU est née de plusieurs constats, s’articulant autour d’une hypermédiatisation de ces enfants « précoces », une niche florissante pour certains “experts” auto-proclamés, sans prise en compte de que ce que devenaient ces jeunes. Qui étaient-ils, une fois adolescents, une fois jeunes professionnels ? Qu’advenait-il de ceux qui écorchaient l’image du petit Aignan à lunettes favori des professeurs ? Il fallait pour moi avant tout, contrer cette vision unilinéaire de cette différence d’abord neurologique et visible à l’éclairage de l’imagerie médicale, pour contester les porte-paroles du « mythe du haut potentiel », et sensibiliser à ce phénomène non pas comme case ou label découlant d’un « diagnostic » presque narcissisant, mais comme spectre, par un balayage des troubles qui peuvent y être associés ou dérivés. 

Par une structure par des jeunes et pour des jeunes par opposition aux nombreuses associations de parents dévoués à cette cause, j’ai voulu avant tout insuffler à mon projet un vent fort de professionnalisme et de service à l’autre : entre les jeunes, mais aussi des jeunes envers la société, puisque le CESE a bien souligné qu’il fallait endiguer le brain-drain de ces profils atypiques vers les États-Unis où des établissements tels que Google en sont particulièrement férus, puisqu’ils apportent une véritable plus-value socio-économique aux entreprises par le caractère disruptif et visionnaire de leur raisonnement, sans parler de leur résilience hors norme, qui, au lendemain de la crise sanitaire, pourra être des plus utiles pour l’écosystème économique français. 

Je pense donc que mon rapport à l’innovation se base sur le désir de pousser les murs et bâtir des passerelles entre les différents enjeux actuels, en me basant sur de fortes valeurs de rigueur, de précision, de transparence, de coopération positive intergénérationnelle, de professionnalisme et de transmission. Transmission, parce que mes deux grandes aspirations entrepreneuriales me viennent de deux figures féminines proéminentes de mon quotidien, à savoir ma mère et ma grand-mère paternelle décédée le 14 décembre dernier. Je ne peux pour l’instant en dire plus sur mon projet d’entreprise, mais espère lui trouver bien rapidement cette fragile alchimie entrepreneuriale, qui ne saurait se créer sans une bonne dose d’audace.

Les œuvres qui vous parlent

Trois œuvres musicales

Jésus que ma joie demeure (extrait de la cantate numéro 147 de Jean Sébastien Bach) : ce fut la pièce d’entrée de l’enterrement de ma grand-mère. Elle a été un modèle d’humilité dans l’engagement qui alimente ma devise quotidienne : faire des choses sérieuses, mais sans jamais se prendre au sérieux. >> LIEN

Evermore, Taylor Swift : j’ai découvert Taylor Swift en pension en Allemagne en 2014. La poésie de ses paroles a tout de suite hypnotisé mon côté littéraire.  >> LIEN

Little Talks, Of Monsters and Men : ce morceau pour moi retranscrit la joie de vivre grisante qui accompagne certains instants de nos vies. Ne tâchons pas de l’oublier même en ces temps incertains. >> LIEN

Trois œuvres littéraires

Momo, par Michael Ende, un roman philosophique Allemand : Dans un monde où l’on est inconsciemment poussé à l’hyperactivité, ce livre nous rappelle l’effet pervers du temps trop occupé et donc perdu aux choses essentielles, qui sont, comme l’écrivait Antoine de Saint-Exupéry, invisibles pour les yeux.

L’histoire sans fin, par Michael Ende également. Ce livre fantastique, fils spirituel du Seigneur des Anneaux, me rappelle toujours à l’importance de toujours considérer notre responsabilité face à l’éternel effet papillon de nos actions sur autrui. Au final, le mal est-il l’absence de bien ou la création de l’enchaînement de nos actions ?

Le Mystère de la Chambre Jaune, par Gaston Leroux : Un casse-tête absolu qui jusqu’aux dernières pages semble relever de l’impossible. Un livre qui rappelle la puissance motrice des grands et petits challenges.

Autres types de créations

En tant qu’ancienne choriste de la Maîtrise des Hauts-de-Seine, chœur d’enfants de l’Opéra national de Paris, j’ai pu développer un lien tout particulier avec le répertoire lyrique : j’apprécie le bondissant Gloria de Vivaldi, ainsi que le Lux Aeterna quasi enchanteur du Requiem de Fauré, sans parler de l’Opéra Tosca que j’ai pu admirer à l’Opéra Bastille avec mon frère cadet incarnant l’un des enfants de chœur du premier acte. Le Abendsegen de l’Opéra Hänsel et Gretel de Humperdinck m’est également particulièrement cher, tout comme le Tristan und Isolde de Wagner, dont j’ai pu profiter au cours du festival de Bayreuth. Dans la continuité de ce monde brûlant d’onirisme, je me permets également de souligner mon admiration toute particulière face à la folie architecturale de Louis II de Bavière. Le château de Linderhof notamment, visité avec mon amie d’enfance Clémence, m’a laissée sans voix. Il n’y a qu’à pénétrer au sein de la grotte artificielle comportant lac, scène, guirlandes de porcelaine et décors pour en faire un opéra privé, déjà équipé alors de mécanismes de changements de lumières et d’ambiance, pour se trouver absolument subjugué par cet univers, qui a même inspiré Disney et son château, calqué sur le féérique bâtiment de Neuschwanstein. En ce qui concerne le cinéma, j’ai un intérêt prononcé pour les oeuvres qui s’engouffrent avec à la fois authenticité et subtilité dans la complexité du psychisme humain. Room de Lenny Abrahamson, ainsi que Happiness Therapy et Joy de David O. Russel, sont quelques-uns de mes favoris. Le biopic d’Aynur Sürücü réalisé par Sherry Hormann, Nur eine Frau, ainsi que If Beale Street could talk de Barry Jenkins, découverts lors de mon échange universitaire en Allemagne, sont également des oeuvres très riches puisqu’elles touchent aux enjeux sociaux d’hier mais aussi d’aujourd’hui. La success story narrée dans la série-sensation Netflix de l’année The Queen’s Gambit, m’a également séduite de par la psychologie complexe du personnage principal, dans sa féminité, sa jeunesse, sa détermination, et ses doutes. Un de mes coups de cœur  intemporels est bien sûr également Fenêtre sur Cour d’Hitchcock, qui plonge le spectateur dans un décor à l’esthétique irréprochable. 

En ce qui concerne la littérature, je m’arrêterai sur l’œuvre inédite de mon arrière-grand-père paternel, Pierre Demay, qui a composé trois recueils de poèmes, dont « Réminiscences ». Le talent poétique qui y abonde m’a portée vers l’idée de mettre ces petits témoignages du passé en musique, d’en souligner l’universalité, et de s’engager dans une conception de l’art comme canal de transmission et d’immortalité, par le maintien de ces voix chères qui se sont tues.

Trois clichés personnels

Mon chien Pablo, deutsch drahthaar de bientôt deux ans, qui est au quotidien un symbole de joie de vivre et dont l’enthousiasme ne cesse de souligner l’importance quasi vitale de valoriser les perles de chaque instant. (Vue depuis le Parc de Saint-Cloud)

Vue depuis le chalet de mes grands-parents à Serre Chevalier. Cet endroit a toujours constitué pour moi un lieu de repos, de régénération comme d’inspiration, et a été l’écrin de tous mes plus beaux souvenirs de vacances. Il m’évoque l’importance du cocon et des racines familiales pour entretenir son équilibre intérieur dans un monde en perpétuelle évolution.

Plage sainte Marguerite à Pornichet. Cette vue me rappelle l’endurance et la saine espérance qui est à cultiver au quotidien. Dans l’entrepreneuriat comme dans la vie de tous les jours, le progrès se fait comme la marée montante, à savoir par paliers. Les vagues se retirent pour mieux conquérir la plage ensuite. Indispensable est ainsi de savoir distinguer, dans les chutes et obstacles que nous pouvons rencontrer, un simple creux d’un précipice.

Grands défis et propositions

De mon point de vue, les grands défis d’aujourd’hui se situent au niveau de la jeunesse et de l’éducation : 

Le premier point crucial pour moi serait de redéfinir la relation de l’enfant à l’adulte, du jeune au moins jeune. Par la dynamique intergénérationnelle de l’association CAPU, une inspiration que j’ai puisée dans la tradition de notre nouvel an familial qui mélange toutes les générations, j’ai pu prendre conscience de la richesse que pouvait apporter une coopération positive et d’égal à égal entre jeunes et moins jeunes adultes. 

J’ignore s’il s’agit-là d’une particularité de mon parcours scolaire, mais j’ai grandi dans un collège qui entretenait un rapport hiérarchique essentiellement vertical des élèves envers les professeurs, si bien que beaucoup ont perçu ces derniers non comme des guides, mais comme des agents de contrôle, dont il fallait se méfier, ou bien défier, engendrant la création d’une relation négative à l’apprentissage. Bien que le monde universitaire se charge par bien des moyens de déconstruire ce complexe d’infériorité de l’élève face à son maître, il faudrait, comme le propose le système anglo-saxon que j’ai pu expérimenter au primaire, entretenir dès les petites classes un rapport entre corps enseignant et enfants qui tendrait vers l’horizontalité tout en se basant sur le binôme du respect et de la bienveillance.  

Il est en effet regrettable, alors que l’on exhorte de plus en plus la jeunesse à la création et à l’engagement, de constater par endroits une perpétuation de la suprématie du mérite de l’âge qui fait fi de la fameuse rime du Cid de Corneille. Cela se matérialise principalement par un décalage de langage. Je me souviens de ma professeure de français en seconde qui nous disait : « un mot inventé par un adulte-auteur, c’est un néologisme. Dans votre cas, c’est un barbarisme. » En tant que jeune présidente d’association, j’ai pu faire face à des situations semblables : quand je formulais mon opinion, je n’étais pas communicante, j’étais impertinente. Quand je prenais des décisions s’opposant aux avis de certains adultes, je n’étais pas un leader, mais une « jeune sans expérience ». Bien sûr, ces cas isolés ne sont pas entièrement représentatifs de l’ensemble de la communauté des aînés, parmi laquelle j’ai pu déjà rencontrer des mentors exceptionnels, et c’est une tendance qu’il faudrait largement généraliser, mais ils montrent bien qu’il reste du travail à fournir en profondeur dans ce domaine. 

Je pense en effet que plus que jamais, tous les âges de la vie peuvent et doivent apprendre à profiter de l’enrichissement mutuel que produit la communauté de leurs expériences respectives. Je pense que plus que jamais, il faut sensibiliser à la beauté de chaque âge, en se rappelant que la principale chose qui vieillit, est l’enveloppe corporelle. Il faut à mon sens développer, intensifier un fort climat d’entraide, en apprenant aux jeunes à faire les premiers pas, afin qu’ils trouvent à la fois leur voie mais aussi leur voix, et ce dès le lycée, en abordant par exemple les problèmes méthodologiques et pratiques qu’impliquent les thématiques entrepreneuriales. Il faut davantage apprendre aux jeunes, avant le bac, à oser être acteur d’un engagement, d’un projet. 

Ce qui me semble essentiel, à côté de ce rééquilibrage des rapports entre les adultes et les plus jeunes, c’est la construction d’une relation assainie de l’enfant à lui-même. 

Hier, j’accompagnais Marion, une petite fille de sept ans que je garde, à la boulangerie. En sortant, je lui demande si elle a pris une viennoiserie pour sa maman. Elle me répond que non, qu’elle est au régime. Elle continue en disant que moi, au contraire, je n’avais pas besoin d’être mise à la diète, mais, qu’elle-même en revanche, si. Je dévisage la petite toute fluette, qui pense déjà être grosse. Elle me dit qu’à la gym, les filles sont minces, et qu’elle est énorme à côté. Alors je lui explique qu’elle n’est pas en surpoids, mais que son corps est différent, comme tous les corps sont différemment bâtis, et c’est bien pour cela qu’en allemand le squelette se dénomme « Knochenbau », construction d’os : avec des hanches, sans hanches, torse large, torse mince, jambes plus courtes ou plus longues … elle écoute, interdite, et me demande comment je sais cela. Je lui dis que c’est la science qui le dit ! Et elle d’ajouter : « et pourquoi on apprend pas ça à l’école » ? Cette phrase me fige sur place, et, à une période où l’on définit puis redéfinit l’essentiel et le non-essentiel, de nouvelles questions se posent quant aux savoirs qu’il faut impérativement transmettre en classe, et à cela s’ajoute l’apprentissage de la nutrition, souvent mis de côté par la vision binaire du bon pour la santé/ mauvais pour la santé.

Pour que les jeunes osent prendre leur place à la table des architectes du monde de demain, il faut les aider à gagner confiance à la fois en eux, mais aussi dans les adultes dont la vocation est de les guider. 

Parce qu’ensemble, nous serons plus forts.